L’Afrique de l’Ouest et centrale enregistre une hausse du tourisme mémoriel lié au désir de retrouver ses racines. Un “retour au pays natal” rendu possible par la nouvelle vogue des tests ADN.Aux Etats-Unis, les Afro-Américains sont nombreux à faire ces tests pour localiser leurs racines africaines. Après analyse d’un peu de salive en laboratoire, on peut découvrir par exemple que l’on a 50% d’ADN du Cameroun, 30% du Congo et 20% d’origine européenne. La méthode est simple: une analyse permet d’établir la carte d’identité génétique du demandeur. Celle-ci est ensuite comparée à une banque de données constituée grâce aux ossements d’esclaves morts aux Etats-unis et issus de différentes ethnies du continent. Des correspondances sont ensuite recherchées avec une faible marge d’erreur.Avec 400 dollars, et quelques semaines d’attente, chacun peut connaître les origines de ses ancêtres : 70% yoruba, 20% bamiléké et 10% ibo. Il est surtout possible d’établir des liens de parenté et retrouver des cousins lointains. Certaines familles ont eu la belle suprise de retrouver de la famille éloignée, “séparée depuis quatre siècles”.Retrouvez votre cousine ADNUn grand nombre d’afro-américains découvrent à cette occasion leurs cousins perdus et leur “origine camerounaise ou congolaise”.Les historiens de l’esclavage le savent depuis longtemps. L’ancien port négrier de Bimbia, au Cameroun, était au cœur de la traite négrière entre le XVI et le XIXe siècle. Environ 10% des esclaves africains seraient partis de ce port, soit plus que de l’île de Gorée au Sénégal.Le royaume de Loango, dans le sud du Congo, dont les vestiges sont visibles à Diosso (Kouilou), était également au cœur de la traite négrière.Même s’ils expriment souvent les origines sous forme de pourcentages, les tests ADN sont une opportunité nouvelle de se réapproprier son histoire et ses racines. Résultat : nombreux sont les citoyens des Etats-Unis qui font le voyage du retour, dans l’espoir de retrouver quelques lointains cousins. Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a déclaré l’année 2019 “l’année du retour” pour les Afro-Américains.

Leave a Reply