Depuis la rentrée 2007, Yann Barthès anime Le Petit Journal sur Canal +. Succès de la chaîne cryptée, l’émission subit aussi son lot de critiques. Dans une interview accordée à Paris Match, le poil à gratter du PAF a mis les choses au point.

Véritable pro de la communication, Yann Barthès maîtrise dans les moindres détails la gestion de son image. Non content de déserter les soirées mondaines, le journaliste accorde aussi ses interviews (4 depuis 2004) au compte-goutte. Dans Paris-Match, il a expliqué pourquoi il agissait comme tel. «Par manque de temps, et je ne sais pas si j’ai grand-chose à dire, remarque-t-il. Je suis le premier à ironiser sur ceux qui répètent les mêmes choses, alors si je parlais à tout le monde, on pourrait me renvoyer la balle.» Paris Match précise les coulisses de cette interview (qui s’est faite en présence d’une attachée de presse et avec relecture) et demande d’autres explications. «Je trouve que la presse écrite “monte” beaucoup plus que la télé, se défend-il. En télé, on nous reproche de faire du montage, or c’est pire en presse écrite. On prête aux interviewés des propos qu’ils n’ont jamais tenus. J’aimerais un jour filmer une interview de presse écrite et monter en vidéo le rendu écrit dans le journal.»

Entre journaliste et animateur, la frontière est parfois tenue mais Yann Barthès a un avis bien tranché sur la question. «Si nos téléspectateurs apprennent au moins une chose pendant l’émission, c’est que nous faisons un travail d’information, se justifie-t-il. Le petit journal est un mélange de sketchs et de sujets sérieux. Le public sait faire la différence. La meilleure audience des derniers mois, c’est un sujet de vingt minutes sur la crise en Grèce. Ça n’était pas drôle. Sur cette émission, je défie quiconque de nous dire que nous ne sommes pas journalistes.» À l’instar de Jean-Jacques Bourdin, le protégé de Michel Denisot se fait un devoir de ne pas voir les hommes politiques en dehors de son émission. « Je n’ai jamais déjeuné ou dîné avec des politiques, souligne-t-il. Certains nous téléphonent. L’un deux – je ne vous dirai pas qui – m’a félicité pour un sujet qu’on avait fait sur son concurrent, qui est du même parti. Sans complexe ! »

Valeur sûre de la chaîne cryptée, le Petit Journal connaît néanmoins des baisses d’audiences ces derniers mois. Pas de quoi inquiéter le présentateur et co-producteur de l’émission.”C’est à cause de la redistribution du public, de l’explosion de la TNT et, donc, de la concurrence, détaille-t-il. Et les gens ont sans doute besoin de respirer depuis la campagne électorale. Ça nous oblige à évoluer. A la rentrée prochaine, il y aura une nouvelle formule.”

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