La varicelle offre généralement le visage d’une maladie infantile, un peu désagréable, mais inoffensive. A tort ! Certes, la varicelle est globalement bénigne, mais elle peut néanmoins entraîner des complications graves parfois mortelles.

Il y a en France de 600 000 à 700 000 varicelles au total,adulte et enfant. Pas si anodine qu’on ne le croyait, la maladieest responsable de 3 300 hospitalisations et 20 décèschaque année. “Oui, on peut mourir de la varicelle en 2004“explique le Pr. Daniel Floret. Les victimes de complicationsmortelles de la maladie ne sont pas toutes des enfants. Plus de lamoitié sont des “grands“ et “des adultes qui peuvent aussimourir de la varicelle“ explique le Pr. Floret.Certes, la maladie atteint plus souvent l’enfant (95 % des cas) quel’adulte (5 % des cas), mais la varicelle est plus grave chez eux.Autre idée reçue battue en brèche, lescomplications ne sont pas l’apanage des personnes affaiblies parune immunodépression. La grande majorité, aucontraire, sont sains et ont des défenses immunitairesnormales.Les complications les plus fréquentes chez lesenfantsLa surinfection cutanée est sans conteste la complication laplus fréquente chez l’enfant. Deux bactéries, lestaphylocoque et le streptocoque sont le plus souvent responsablesde ces surinfections qui peuvent évoluer, dans les cas lesplus sévères, vers une septicémie et unedéfaillance circulatoire parfois mortelle.Au deuxième rang des complications, viennent les troublesneurologiques. Le virus peut en effet entraîner desencéphalites ou des cérébellite, (inflammationdu cervelet). Ces complications neurologiques sont rarementmortelles, mais peuvent laisser des séquelles.Les complications pulmonaires arrivent juste après, en ordrede fréquence. Il s’agit soit de pneumonie et depleurésie liées à une surinfectionbactérienne par le streptocoque, soit d’une pneumoniedirectement provoquée par le virus de la varicelle. Ces casd’infections par le virus lui-même, qui surviennent souventchez les sujets immunodéprimés, peuvent serévéler gravissimes, parfois même mortels.Les complications chez l’adulteLes adultes font plus de complications que les enfants. Ilssouffrent de formes plus graves dues notamment à la survenued’encéphalite et de pneumonies interstitielles,provoquées par l’invasion du poumon par le virus de lavaricelle.Il faut souligner une autre situation à risque lorsqu’onattrape la varicelle : la grossesse. Outre le fait que la varicellepeut être grave pour la future maman, l’infection de dans lespremiers mois de sa grossesse expose l’enfant à un risque defoetopathie avec de graves malformations. Plus tard, juste avantl’accouchement, la maman peut transmettre l’infection àl’enfant, sans avoir. eu le temps de fabriquer des anticorpsprotecteurs pour son bébé. La varicelle estgravissime à cet âge fragile : l’enfant risque nonseulement une infection sévère mais aussi unepneumonie, une méningo-encéphalite ou unehépatite.Autre complication : le zona. Le responsable est le virus de lavaricelle qui se réveille, à la faveur d’unaffaiblissement, après être resté endormi dansles cellules du sujet pendant des années. Relativement rareet bénin chez l’enfant, le zona peut laisser desséquelles invalidantes chez l’adulte où cette maladieest plus fréquente.Le rôle des médicaments
Les immunosuppresseurs et la corticothérapie au long cours,qui induit une immunosupression, multiplie le risque decomplications graves de la varicelle, avec notamment despneumopathies ou des formes hémorragiques.
Cependant, même une corticothérapie de courtedurée peut favoriser l’apparition d’une hépatitegrave. Quant aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens,leur usage doit être évité pendant unevaricelle. Ils peuvent éventuellement être responsabled’une diffusion de l’infection de la peau vers les muscles : unefasciite nécrosante, ou d’une septicémie.Vous pensiez que la varicelle était une petite maladie sansconséquence ? Retenez quand même qu’il vaut mieux s’enméfier.Dr Chantal Bruet Ferréol

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