De plus en plus consommés, les compléments alimentaires ne sont pas soumis à une Autorisation de mise sur le marché (AMM). Or, ils peuvent contenir par exemple des extraits de plantes dont les effets n’ont pas nécessairement été étudiés chez l’homme. Récemment, un complément à base d’igname a été l’origine de complications graves chez certains patients. Ainsi, pour protéger les consommateurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a décidé de lancer son dispositif de nutrivigilance, de manière à identifier rapidement les effets indésirables liés à la consommation de différents produits*.

Identifier les effets indésirables Ce nouveau dispositif de sécurité médicale permettra une évaluation a posteriori des

compléments alimentaires et autres produits nouveaux, dans la mesure où ni les uns, ni les autres, ne sont soumis à des contrôles a priori. L’objectif ? Identifier d’éventuels effets indésirables associés à la consommation des produits susnommés pour pouvoir, dans certains cas, réaliser des expertises ciblées. Ce dispositif place les professionnels de santé au coeur du système : ce sont les médecins, pharmaciens ou diététiciens, qui seront les sentinelles chargées d’identifier et de rapporter ces effets indésirables. Pour cela, un formulaire de l’Anses en ligne est à leur disposition. Les professionnels de santé au coeur du dispositif
Chaque déclaration sera analysée par la cellule de nutrivigilance de l’Anses pour évaluer la gravité du signalement, la composition du produit et réaliser un recoupement avec d’autres signalements. Au terme d’une longue expertise, les conclusions établies seront transmises aux ministères concernés pour la mise en place de mesures adaptées. L’Anses travaillera notamment en collaboration avec la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCRF), l’Afssaps, l’Institut de Veille Sanitaire, les centres de pharmacovigilances et antipoison notamment.
Avant même son lancement ce jeudi, une phase pilote réservée aux compléments alimentaires a été lancée en 2009. “Cette première étape a montré l’utilité d’un tel dispositif en permettant de porter à la connaissance des pouvoirs publics, des fabricants et des consommateurs des effets indésirables parfois sévères et non attendus même si le nombre de cas est faible, comparé à la consommation globale en France de compléments alimentaires“, précise l’Anses dans un communiqué. Des lésions hépatiques dues à un complément à base d’ignameEn effet, l’Anses a mis en avant le cas d’un complément alimentaire à base d’igname (

voir l’avis de l’Anses), une plante exotique, qui a causé des lésions hépatiques, sans séquelles toutefois, chez des personnes en ayant consommée. Certains de ces produits sont vendus parés de vertus contre les principaux désagréments de la

ménopause. Grâce à son dispositif de vigilance, l’Anses a recueilli 11 déclarations d’effets indésirables dont six lésions

hépatiques, chez des patients ayant consommé deux types de compléments alimentaires d’une même gamme de produits. Par ailleurs, depuis 2004, l’Afssaps et l’Anses ont recensés 8 cas d’erreur de délivrance du médicament

Préviscan® à la place du complément alimentaire Préservision®… Avec pour conséquence l’hospitalisation des patients concernés. Notons que pour le moment, les compléments alimentaires, sont régis par le code de la consommation et font l’objet de déclaration auprès de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCRF) pour préciser leur composition. L’industriel est responsable de la conformité des mises sur le marché avec les normes en vigueur, de la sécurité et de la non-tromperie du consommateur. Espérons que ce type de dispositif permettra une meilleure surveillance de ces produits ainsi que de tous les nouveaux aliments qui ne cessent de remplir les rayons. Dans tous les cas, demandez bien conseil à votre pharmacien ou à votre médecin avant de consommer des compléments alimentaires, même s’ils sont disponibles sans ordonnance. * Produits concernés par le dispositif de nutrivigilance de l’Anses : Compléments alimentaires, aliments ou boissons enrichis en susbstances à but nutritionnel ou physiologique (vitamines, minéraux, acides aminés, extraits de plantes…), nouveaux aliments et nouveaux ingrédients, produits destinés à l’alimentation de populations particulières (nourrissons, sportifs, patients souffrant d’intolérance alimentaire…). Emeline Dufour Source : Conférence et dossier de presse de l’Anses “Lancement du dispositif national de nutrivigilance“, 9 décembre 2010Click Here: Cheap Golf Drivers

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