Escandalo en Palacio est une pièce sur les aventures de notre président et de sa première dame. Ne vous y trompez pas: malgré les noms de Bernard Mahieu et de Paola d’Angio donnés aux personnages, l’auteur espagnol s’inspire des péripéties surmédiatisées du couple au pouvoir en France.

«Le pouvoir, ça va, ça vient» résume l’affiche de cette pièce… Ce pouvoir c’est celui de Bernard Mathieu, un «homme mûr», selon le résumé de la pièce, surpris en plein ébat avec sa première dame, Paola D’Angio, une «ex-mannequin et présentatrice de télé d’une trentaine d’années.» Toute ressemblance avec des personnes connues n’est pas une pure coïncidence. La surmédiatisation de l’histoire de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, et la propension de notre président à exposer sa vie privée,ont inspiré Pedro Ruiz, un auteur espagnol qui l’a adaptée au théâtre.

Dans Escandalo En Palacio (Scandale Au Palais), il incarne à partir du 9 septembre au Teatro Reina Victoria de Madrid, le personnage de (Nicolas) -Bernard, aux côtés de Lidia San José. Tous deux sont «le président et la première dame dans un pays non identifié» que nous avons reconnu comme étant la France. Bien que le personnage féminin puisse également faire penser à la princesse des Asturies, Letizia Ortiz, qui était présentatrice de télé avant d’épouser l’héritier du trône d’Espagne.

La pièce démarre sur les chapeaux de roues: les caméras de sécurité filment le couple présidentiel en plein ébat. Les chaînes de télévision reprennent immédiatement les images, et le président est contraint de quitter ses fonctions. Le président qui batifole… ça fait tâche…

Entre la diffusion des images et le moment de prononcer son discours de démission, (Nicolas)-Bernard passe une heure et demie en compagnie de sa (Carla)-Paola, dans une salle privée, où ils échangent leurs souvenirs. La pièce promet de conter de nombreux détails sur leurs péripéties de couples, entremêlées d’anecdotes sur le pouvoir, la corruption.

Toute cette intrigue est sous-tendue par la médiatisation accrue de la vie privée des puissants. Du Levinskygate aux frasques de Silvio Berlusconi, les dirigeants du monde entier prouvent chaque jour que pouvoir et sexe étaient étroitement liés, faisant les choix gras de la presse. Pedro Luiz explique que la situation compromettante vécue par ses personnages «est un mauvais coup que connaissent de nombreux anonymes mais qui, pour des individus haut placés, prend une ampleur hyperbolique. Parce qu’ils sont qui ils sont, ou plutôt en raison de leurs position, leurs actes font l’objet d’une médiatisation parfaitement incontrôlable.»

Nicolas Sarkozy devrait être flatté de cette promotion au rang de héros d’une œuvre théâtrale… Même si c’est davantage à cause de sa vie privée que de ses bonnes œuvres de président…

C.C.

Mardi 1er septembre 2009

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