Une pollution aux particules affecte actuellement la France et touche principalement le Nord, l’Est et le Sud Est du pays. Du fait des conditions météo, ces problèmes devraient perdurer encore plusieurs jours. Face à cette pollution, des associations ont porté plainte contre X pour “mise en danger de la vie d’autrui“.
Suite à l'alerte à la pollution aux particules, trois associations (Ecologie sans frontières, Respire et Rassemblement pour la planète) ont déposé une plainte contre X au pénal pour “mise en danger de la vie d'autrui“.
Des concentrations en particules très élevées ont été relevées dans plusieurs régions françaises. Comment réagir ? Quelles sont les conditions pour réduire les risques pour votre santé ? Doctissimo fait le point.Recommandations des autorités sanitairesDans les zones concernées par les dépassements, le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie demande notamment :- De ne pas utiliser les cheminées à bois (sauf en cas de chauffage principal), particulièrement les foyers ouverts ;- De limiter l’usage des véhicules automobiles, notamment les véhicules diesel non équipés de filtres à particules ;- De réduire les vitesses sur les voies rapides et autoroutes ;- De ne pas bruler de déchets verts.Au-delà de ces demandes nationales, des recommandations plus détaillées adaptées au niveau de pollution local sont diffusées dans chaque zone par l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air, au nom du Préfet.L’information et les prévisions sur la qualité de l’air sont disponibles en temps quasi-réel :- Pour la situation régionale : sur les sites Internet des 26 organismes agréés par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie pour la surveillance de la qualité de l’air. Les adresses des sites sont disponibles sur
www.atmo-france.org/ ;- Pour la vision nationale : sur le site
http://www.prevair.org qui propose des cartes de prévisions à l’échelle nationale et européenne et informe de la nature des épisodes de pollution de l’air.Trois associations portent plainte contre X pour “mise en danger de la vie d’autrui“Dénonçant l’inaction des pouvoirs publics face à cette pollution, trois associations (Ecologie sans frontières, Respire et Rassemblement pour la planète) ont déposé une plainte contre X au pénal pour “mise en danger de la vie d’autrui“. Les particules fines (principalement issues des moteurs diesel) comptent parmi les polluants les plus dangereux.En juin 2012, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), l’agence pour le cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a classé les gaz d’échappement des
moteurs diesel parmi les cancérogènes certains. Cette modification entérine le fait que ces produits augmentent le risque de
cancer du poumon en pénétrant très profondément dans les bronches. Mais ces particules fines sont également impliquées dans la survenu d’autres cancers (comme le
cancer de la vessie) et dans les maladies cardiovasculaires (
infarctus et
AVC notamment).Le parc automobile français, qui compte actuellement un plus de 30 millions de voitures particulières neuves, se compose à environ 50 % de véhicules équipés d’une motorisation diesel, gros pourvoyeurs de particules fines. Les résultats du projet européen Aphekom
confirmaient les effets de ces polluants en 2011. Les évaluations de l’impact sanitaire dans 25 grandes villes européennes montraient que l’espérance de vie pourrait augmenter de 22 mois supplémentaires pour les personnes âgées de 30 ans et plus (en fonction de la ville et du niveau moyen de pollution), si les niveaux moyens annuels de particules fines PM 2,5 étaient ramenés au seuil de 10 microgrammes par mètre-cube, valeur guide préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).Le
gain moyen en espérance de vie pour les grandes villes françaises serait ainsi de 7,5 mois pour Marseille ; 5,8 mois pour Lille et Paris ; 5,7 mois pour Lyon et Strasbourg… Malgré ces données, les taux annuels moyens de ces particules sont le plus souvent au-dessus des seuils recommandés par le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), qui recommande de ne pas dépasser 15 microgrammes par mètre cube. Une politique à la hauteur des enjeux de santé publique ?Face à ce fléau, le gouvernement assure ne pas être resté inactif. Philippe Martin, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a présenté l’avancement des 38 mesures du plan d’urgence pour la Qualité de l’Air le 18 décembre dernier. Parmi les 35 mesures nationales, 26 sont achevées ou en passe l’être et 6 sont engagées. Le ministère cite ainsi plusieurs mesures : abaissement de la vitesse maximale sur le périphérique parisien, plan d’action pour les mobilités actives du vélo et de la marche… Plusieurs autres mesures sont attendues : l’arrêté interministériel réorganisant et renforçant le dispositif de gestion des pics de pollution, mise en œuvre locale des plans de protection de l’atmosphère (PPA), projet de loi de programmation sur la transition énergétique en cours d’élaboration…Au niveau de la capitale, le maire de Paris Bertrand Delanoë rappelle les actions menées par la ville, rappelant que la qualité de l’air s’est globalement améliorée depuis 10 ans à Paris, comme l’ont souligné
plusieurs études d’Airparif. Mais les instances locales, nationales et internationales ont-elles réellement pris conscience de l’ampleur du problème ? Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, “La pollution atmosphérique en milieu urbain serait responsable d’1,3 million de décès dans le monde par an“. Alors que les preuves s’accumulent, les solutions tardent à venir…David BêmeSource : Communiqué du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – mars 2014