A Alger, pour le dixième vendredi consécutif de manifestations vendredi 26 avril, les slogans visent directement le chef d’état-major, Ahmed Gaid Salah. Les arrestations d’hommes d’affaires et les annonces de lutte contre la corruption ne suffisent pas. “Saïd est toujours au pouvoir, la famille de Bouteflika est toujours au pouvoir. Qu’ils partent, qu’ils partent !” lance Ahmed, 28 ans, qui est venu de Tindouf, ville du grand sud du pays. “Ce pouvoir, reprend-il, a renforcé l’incompétence au niveau national, les conseils communaux ne sont pas élus par le peuple, c’est la mafia.”L’administration, c’est la mafia !Ahmed, un manifestantà franceinfoSur les pancartes, les manifestants demandent justice. Les noms de ministres et d’anciens responsables y sont inscrits, ainsi que celui du frère de l’ancien président, Saïd Bouteflika. “Quand ils nous montrent qu’ils jugent les gens, ça ne veut pas dire qu’on va oublier nos objectifs. Notre premier objectif, c’est qu’ils s’en aillent tous, c’est ça l’objectif“, martèle Ahmed.Pas de trêveSur la rue Didouche Mourad, l’une des principales artères de la capitale, la foule est moins compacte que d’habitude. Mais les manifestants chantent que rien ne les arrêtera, même pas le ramadan, qui commencera au mois de mai. “Si on ne sort pas pendant le ramadan, on va passer notre vie chez nous, dans cette situation. On sacrifie un mois et après on vit une vie meilleure“, explique un manifestant. Zoubir, lui, habite le quartier de Messonnier. Il est venu avec ses deux très jeunes filles. Il constate qu’il y a moins de monde, mais il veut croire lui aussi que les gens restent mobilisés.Les gens ne seront jamais fatigués tant qu’ils (les figures du “système”) seront toujours au pouvoir.Zoubir, un manifestantà franceinfoTout le long du parcours, des secouristes bénévoles étaient mobilisés pour que la manifestation se déroule sans incident. Les manifestants se sont dispersés en fin d’après-midi, dans le calme.
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