A l'occasion de la sortie de "Le Temps D’Aimer", voici cinq choses à savoir sur cette fresque intime de Katell Quillévéré, portée par Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste.

De quoi ça parle ? 1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. La providence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…

Le secret de ce film va vous bouleverser ! Le Temps d’aimer avec Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier sort au cinéma

Le Temps D’Aimer

Sortie :

29 novembre 2023

|
2h 05min

De
Katell Quillévéré

Avec
Anaïs Demoustier,
Vincent Lacoste,
Paul Beaurepaire

Presse
3,8

Spectateurs
3,7

Séances (653)

Moins 10 kilos pour Vincent Lacoste !

Dans Le Temps D’Aimer, Vincent Lacoste incarne François, un jeune homme brillant qui tombe amoureux d’une femme, tout en aimant les hommes. Pour se glisser dans la peau de ce personnage vivant dans la peur à une époque où l’homosexualité est un délit en France, l’acteur a perdu 10 kilos :

“Katell Quillévéré voulait que je perde du poids. J’ai évité les féculents, le pain, et l’alcool. C’était assez drastique”, se rappelle-t-il. Anaïs Demoustier ajoute : “Il a beaucoup maigri pour le rôle. Vincent aime énormément manger du saucisson et boire de l’alcool, donc il a fait beaucoup d’efforts !”

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Naissance du projet

Le point de départ du Temps D’Aimer trouve son origine dans l’histoire de la grand-mère de Katell Quillévéré, qui a constamment fait sentir qu’elle gardait en elle un secret. La réalisatrice a aussi toujours su qu’il ne fallait lui poser aucune question et respecter son silence… Jusqu’à ce que quelqu’un d’extérieur à sa famille, en l’occurrence son compagnon, l’a aidée à découvrir la vérité : “Pendant l’occupation, elle a eu une relation avec un soldat allemand dont elle est tombée enceinte. Elle s’est retrouvée mère célibataire à 17 ans.”

“Elle a rencontré mon grand-père quatre ans plus tard, sur une plage en Bretagne. Il était d’un milieu social beaucoup plus aisé que le sien. Il l’a épousée contre l’avis de ses parents et a adopté son enfant. Le secret de la vraie paternité de cet enfant, a été découvert très tard. Ma grand-mère avait plus de quatre-vingts ans et mon grand-père était mort depuis très longtemps. Leur couple et son mystère me questionnera toujours… Il y a donc ce point de départ très personnel, puis l’imagination a totalement pris le relais et le scénario est devenu une fiction…”

Le traumatisme de la tonte

Le traumatisme de la tonte est fondateur dans le parcours de Madeleine (Anaïs Demoustier). Katell Quillévéré a regardé beaucoup d’archives autour des tontes pour réfléchir à la représentation de ce moment par la fiction. La cinéaste a très vite réalisé qu’elle ne pourrait jamais être à la hauteur de la puissance qui surgissait de ces images. Elle confie : “D’ailleurs, je n’avais plus aucun désir de les reconstituer. Avec Jean-Baptiste Morin, monteur du film, nous avons donc décidé de construire un récit à partir de toutes les archives de tonte qui pouvaient exister dans les fonds d’archives françaises, américaines, anglaises…”

“C’était devenu essentiel pour moi d’ancrer ma fiction dans ce réel. Ça me semblait nécessaire pour que le spectateur prenne vraiment la mesure du traumatisme qu’ont représenté ces actes d’une immense violence. Ils n’ont pas du tout été suffisamment pensés, travaillés par notre société. D’ailleurs la plupart des images que je montre n’ont jamais été vues par personne. À partir de là, le sens de mon film est aussi devenu évident. Que devient une femme une fois qu’elle a vécu ça ? Une fois qu’elle rentre chez elle, le crâne rasé, profondément humiliée. C’est dans cet « après » que démarre la fiction.”

“Le Temps d’aimer raconte la vie d’une femme, Madeleine, qui a vécu ce traumatisme. Il imagine son parcours affectif, sexuel et social vers la résilience. Car la pulsion de vie de Madeleine l’emporte toujours.”

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Se documenter

Pour la préparation, Katell Quillévéré a mis en place, pour toute l’équipe du film, une plateforme de documentation, avec beaucoup de photos d’époque. Les comédiens pouvaient par exemple accéder à des images de Châteauroux, des G.I., des dancings… Pour sentir l’atmosphère des lieux et de cette période. Anaïs Demoustier se rappelle : “J’ai également regardé énormément d’images de femmes se faisant tondre. Ce sont des images très fortes, très émouvantes et très dures. Je n’ai pas eu besoin de me documenter davantage.”

“Pour appréhender un personnage, j’essaye toujours de le comprendre le mieux possible, d’analyser tous les mouvements qui constituent son trajet. Je suis rentrée vraiment dans le travail avec le scénario, qui était extrêmement bien écrit.”

La scène d’amour à trois

Pour Katell Quillévéré, les scènes de sexe les plus réussies au cinéma sont celles qui ont un enjeu narratif fort, ou qui parviennent à exprimer quelque chose de l’ordre de l’indicible chez les personnages. Elle explique : “Dans la scène d’amour à trois, la complicité de Madeleine et François s’exprime comme jamais. Ils se risquent ensemble pour tenter de dépasser leurs divergences sexuelles, mais ils échouent.”

“Dans la scène de la pissotière, je voulais que François nous apparaisse pour la seule et unique fois du film, dans un état d’abandon absolu, comme s’il était enfin lui-même dans les bras de ce jeune homme…”

Anaïs Demoustier poursuit : “On ne peut pas éluder ces questions dans Le Temps D’Aimer. Il y a de la frustration chez ces deux personnages. Le nœud du film est leur épanouissement sexuel. Il faut raconter cela concrètement, physiquement, avec des corps. La charge érotique est importante. Tout en étant assez pudiques, les scènes de sexe se déroulent rarement si longuement au cinéma.” Son partenaire de jeu Vincent Lacoste ajoute :

“Les scènes de sexe étaient très écrites et chorégraphiées. Elles étaient claires sur ce qu’elles racontent. Nous en avons beaucoup parlé en amont. L’important était que tout le monde se sente à l’aise. Elles sont intenses, et en même temps, on ne voit rien.”

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