Selon le dernier bulletin épidémiologique du réseau Sentinelles, le nombre de cas de gastro-entérite poursuit sa progression. Le seuil épidémique devrait être franchi début janvier. L’occasion de rappeler les consignes pour éviter et traiter ces infections.
Au niveau régional, les incidences les plus élevées ont été notées en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (425 cas pour 100 000 habitants), dans le Nord-Pas-de-Calais (403) et dans le Limousin (384).
Les médecins Sentinelles surveillent le nombre de cas de diarrhées aiguës vues en consultation (défini par au moins 3 selles liquides ou molles par jour datant de moins de 14 jours motivant la consultation).Diarrhée aigüe : le réseau sentinelles note une activité forteEn France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimée à 234 cas pour 100 000 habitants. Cette fréquente reste en dessous du seuil épidémique (276 cas pour 100 000 habitants).Un second modèle de détection des épidémies de gastroentérite reposant sur les données de ventes de médicaments confirme toutefois l’augmentation de l’activité. Selon le bulletin du réseau sentinelles, “la semaine dernière trois classes des quatre classes médicamenteuses surveillées avaient atteint leur seuil d’alerte, correspondant à un niveau pré-épidémique“.Au niveau régional, les incidences les plus élevées ont été notées en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (425 cas pour 100 000 habitants), dans le Nord-Pas-de-Calais (403) et dans le Limousin (384).Concernant les cas rapportés, l’âge médian des cas était de 18 ans (de 4 mois à 93 ans), autant d’hommes que de femmes touchés. Selon les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles, ces cas ne présentaient pas de signe particulier de gravité (0,6% des cas rapportés ont été hospitalisés).Selon le modèle de prévision basé sur les données historiques, le niveau d’activité des diarrhées aiguës devrait continuer d’augmenter la semaine prochaine et dépasser le seuil épidémique début janvier.Une infection pas toujours bénigneLa gastro-entérite est le plus souvent due à un rotavirus (plus rarement des bactéries comme la salmonelle). Les malades souffrent le plus souvent de diarrhées et vomissements pendant 2 à 3 jours. Cette infection reste très désagréable mais sans danger pour la plupart d’entre nous. On y associe également des maux de tête, des courbatures, de la fièvre et de la fatigue. Les personnes âgées et les enfants sont plus fragiles, car la gastro-entérite peut provoquer chez eux des déshydratations intenses beaucoup plus rapidement.On attrape la gastro-entérite en mangeant des aliments contaminés ou en buvant de l’eau souillée mais aussi par contact direct avec les malades. Ainsi, pour éviter d’être infecté, pas de mystère ! Il faut :- Veiller à l’hygiène des mains et des surfaces. Se laver les mains avec du savon le plus souvent et le plus soigneusement possible, ne pas partager les verres d’eau ou les couverts à table…- Attention à la préparation des repas. Lors de la préparation des repas (en particulier en collectivité), les règles d’hygiène strictes (lavage des mains, ports de gants à usage unique) doivent être respectées. Les personnes malades ne doivent évidemment pas participer à l’élaboration des repas.- Les solutés de réhydratation. Ces composés constituent la meilleure prévention des complications des diarrhées. Permettant une réhydratation précoce, ces produits sont remboursés par la sécurité sociale.- En 2006, deux vaccins ont été mis sur le marché en France. Leur efficacité a été démontrée contre les couches les plus répandues en Europe et aux Etats-Unis. Saisi sur l’éventualité d’une vaccination de masse, le “Haut Conseil de la santé publique ne recommande pas actuellement la vaccination systématique contre le rotavirus des nourrissons âgés de moins de six mois“ dans un
avis daté du 28 mai 2010.Les personnes déjà malades doivent bien sûr adopter toutes ces précautions. Une maman malade veillera à se laver les mains systématiquement avant de toucher ses enfants et de faire la cuisine. Elle limitera d’ailleurs les contacts au strict nécessaire. Pour les nourrissons, à la moindre inquiétude, on file chez le médecin ou aux urgences. Chez les enfants et les personnes plus âgées on veille à les faire boire une grande quantité d’eau ou des solutions de réhydratation spéciales vendues en pharmacie. Pour tout le monde, l’hydratation est la principale recommandation. Concernant l’activité de la
varicelle, autre maladie surveillée par les médecins Sentinelles, l’activité au niveau nationale est faible. Seuls sept foyers d’activité régionale ont été notés, forte en Limousin (111 cas pour 100 000 habitants), et modérée en Languedoc-Roussillon (34), Nord-Pas-de-Calais (33), Champagne-Ardenne (31), Pays-de-la-Loire (26), Corse (24) et Ile-de-France (20). Enfin, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale reste très faible (54 cas pour 100 000 habitants bien en dessous du seuil épidémique de 174 cas pour 100 000 habitants).David BêmeSource : Bulletin du réseau Sentinelles du 26/12/13, n° 2013s51 (données du 16 au 22/12/13)