Acteur incarnant la quintessence de la virilité, Clark Gable était terrifié à l'idée de devoir pleurer devant la caméra, et refusa de le faire dans "Autant en emporte le vent". Il faudra tout le tact d'Olivia de Havilland pour le convaincre…

Faut-il encore vous présenter Autant en emporte le vent ? Monument du cinéma américain couronné par 9 Oscars, fresque sentimentale fleuve sur fond de guerre de Sécession, il suit les émois et déceptions de la divine, détestable et puissante Scarlett O’Hara (Vivien Leigh) sur plusieurs années, de la frivolité de son adolescence à la gravité de ses drames familiaux et amoureux, de ses choix de cœur à ses renoncements de raison.

Aux côtés de Clark Gable, qui incarne l’ambitieux et jaloux Rhett Butler, elle forme un des couples les plus légendaires du 7e Art. Même si, côté coulisse, l’expérience n’a pas été des plus agréables pour la comédienne, horrifiée par l’haleine fétide de Gable…

Acteur iconique, incarnant la quintessence de la virilité, Macho Man, Gable cultivait soigneusement cette image sous les projecteurs. En coulisses et en privé, Gable révélait en réalité une toute autre facette : un homme sensible, lecteur vorace et grand amateur de poésie. Dévoiler au grand public cet aspect de sa personnalité, ses émotions, était pour lui une source de grande inquiétude.

C’est dans ce cadre qu’il sera pourtant capable de révéler une vraie émotion, celle d’un grand acteur, puisée au plus profond de lui-même, au cours d’une scène d’Autant en emport le vent, qui n’est pourtant pas celle parmi les plus citées. Et pourtant, c’est probablement la scène la plus tragique du film.

Bonnie Blue Butler, la fille de Rhett Butler et Scarlett O’Hara, vient de mourir dans un accident d’équitation. Bonnie était la joie de vivre de Rhett, d’autant plus que son mariage avec Scarlett apparaît comme raté. Enfant chérie et gâtée, il la réconfortait quand elle avait peur et l’aimait plus que tout au monde. Sa mort accidentelle le laisse absolument inconsolable.

La scène en question arrive après la chute dans l’escalier de Scarlett. Rhett Butler est rongé par le remord. A revoir ci-dessous…

“Il n’avait jamais pleuré à l’écran, il était tellement inquiet !”

Décédée à l’âge plus que vénérable -hors-norme même- de 104 ans en 2020, Olivia de Havilland incarnait dans le film une merveilleuse Melanie Hamilton Wilkes. C’est elle qui vient réconforter Clark Gable dans la scène; la seule personne aussi en laquelle Rhett Butler a confiance, et qu’il admire pour son admirable dévouement et sa rectitude morale.

Olivia de Havilland a beaucoup évoqué dans les entretiens qu’elle a accordé les coulisses de tournage du film. Et notamment les grosses difficultés pour Gable à pleurer dans cette scène.

Dans celle-ci, le réalisateur Victor Fleming voulait que Gable pleure face caméra, ce que Gable a refusé de faire. Il voulait se tenir le dos tourné à la caméra en simulant un profond chagrin. De Havilland l’a persuadé d’essayer au moins la scène comme Fleming le voulait, et Fleming a promis que si Gable ne l’aimait pas, ils le feraient à sa manière.

“Il était inquiet vous savez, il n’avait jamais pleuré à l’écran auparavant. Il pensait que ce n’était pas masculin de pleurer. Il était tellement inquiet à ce sujet !” expliquera-t-elle. Ajoutant : “je me souviens lui avoir dit que les larmes dénotent la force de caractère et non la faiblesse. “Pleurer vous rend intensément humain”. Il a accepté, l’a répété et cela s’est avéré être l’une des scènes les plus mémorables du film”.

Cette immense comédienne avait vu juste.

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