5 hectares, comédie rurale portée par Lambert Wilson et Marina Hands, est à voir au cinéma dès le 27 décembre !
Cinq ans après Jamais contente, la réalisatrice Emilie Deleuze est de retour derrière la caméra avec 5 hectares ! Lambert Wilson tient le rôle principal de cette comédie rurale aux côtés de Marina Hands.
Qu’est-ce qui conduit un homme établi à mettre en péril son confort, sa carrière et son couple ? La passion, d’autant plus brûlante qu’elle est tardive, pour cinq hectares de terre limousine. Mais la terre se mérite, surtout quand on vient de la ville. Voilà Franck précipité dans la quête du Graal. Il lui faut un tracteur.
Inspiré d’une histoire vraie ?
Emilie Deleuze a eu l’idée de 5 hectares après un moment vécu avec la scénariste Marie Desplechin. Un ami de cette dernière a eu ce rapport à la terre après avoir acheté une maison à la campagne.
“Cinq hectares, c’est peu. Aujourd’hui, en moyenne, un paysan éleveur d’animaux ne peut pas vivre décemment en dessous de 200 hectares. S’occuper de ses cinq hectares est devenu une nécessité pour cet ami. Un peu comme Franck, le personnage, il n’en donnait pas les raisons parce que c’était pour lui une évidence”, explique la réalisatrice.
“L’idée d’acheter un tracteur lui est venue ensuite pour devenir légitime aux yeux du voisinage paysan. Nous, on se dit que ce n’est pas un tracteur qui va suffire à le rendre crédible comme paysan. Surtout qu’il ne s’occupe pas de la terre, et ne s’en occupera pas ! Cultiver un terrain, c’est une compétence, on ne devient pas paysan du jour au lendemain ! Marie, moi, son entourage, on est rentré dans son rêve, qui est devenu rapidement notre cauchemar”, poursuit Emilie Deleuze.
Vivant la moitié du temps à la campagne, le cinéaste a embarqué des amis dans cette recherche qui a pris plus de six mois. “Je n’imaginais pas à l’époque qu’un tracteur de ce type était un objet si précieux. Tout a pris une proportion folle : la détermination de cet homme, de ce Franck réel, celle du type qui vend son tracteur puis se rétracte… Tout cela, qui est dans le film, a existé”, souligne la cinéaste.
Le réel comme terrain de jeu
5 hectares nous apprend un point de droit étonnant et cocasse : à la campagne, quand on travaille un terrain, on en devient propriétaire par l’usage. Il s’agit d’une loi qui remonte au droit romain.
“Les négociations pour l’achat du tracteur donnent lieu à des scènes à la fois comiques et tragiques. C’est ce que je disais à propos du rêve de l’un, cauchemar pour l’autre ; il y a d’un côté Franck, amoureux du tracteur et d’une certaine façon, du vendeur, et Paul, le vendeur, enfermé dans son impossibilité de faire quoique ce soit”, indique Emilie Deleuze.
Pour ce personnage, la réalisateur et son équipe se sont aussi inspirés d’une personne existante. “Il a construit de ses mains un endroit magique pour ne pas avoir à faire. Je ne connaissais pas ce genre de névrose : s’agiter pour avoir la paix et ne rien faire. Son lieu, un club de chevaux pour touristes n’est jamais fini, donc, pas de clients et on lui fout la paix”, explique l’artiste.
“C’est un désert magnifique, comme un musée de lui-même. C’est un personnage digne des grandes tragédies. Les deux femmes sont exclues. Elles assistent, impuissantes, à deux folies qui se rencontrent. C’est tragique et drôle”, affirme Emilie Deleuze.
5 hectares est sorti en salles le 27 décembre.
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