La répression des libertés ne faiblit pas en Russie. Cinq journalistes travaillant pour des médias indépendants ont été arrêtés dans le pays mercredi 27 et jeudi 28 mars, ont annoncé une ONG et des médias russes.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la police a interpellé Ekaterina Anikievitch du média SOTAvision et Konstantin Jarov de RusNews, a rapporté l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi de la répression en Russie. Konstantin Jarov a été battu et menacé de violences sexuelles par les policiers, selon une témoin de la scène citée par cette organisation.
“Ils m’ont frappé avec leurs pieds, mis un pied sur ma tête, tordu mes doigts, se sont moqués de moi quand j’ai essayé de me lever”, a raconté Konstantin Jarov, cité par son média RusNews. Il a dit avoir une blessure à la tête, des écorchures, des doigts disloqués et des entorses.
La dernière vidéo d’Alexeï Navalny
Selon lui, ces violences ont été provoquées à cause d’un tournage réalisé près du domicile d’une autre journaliste, Antonina Favorskaïa de SOTAvision, qui a elle été interpellée mercredi soir tout de suite après avoir été relâchée après 10 jours de détention administrative pour désobéissance à la police. L’appartement de cette journaliste a été perquisitionné mercredi soir, tout comme celui de ses parents, a indiqué son avocat cité par SOTAvision.
Deux autres journalistes, Alexandra Astakhova et Anastassia Moussatova, qui étaient venus retrouver leur collègue à sa sortie de détention, ont également été interpellés et emmenés pour être interrogés par les enquêteurs, selon la même source.
Selon le site internet d’actualités Mediazona, spécialisé dans le suivi des affaires judiciaires, l’affaire visant Antonina Favorskaïa est liée aux activités du mouvement de l’opposant Alexeï Navalny, mort en prison en février et dont les organisations sont classées “extrémistes” par la justice russe. Antonina Favorskaïa couvrait les procès impliquant Alexeï Navalny depuis des années, et avait tourné la dernière vidéo montrant l’opposant encore en vie, le 15 février lors d’une audience en justice. Elle avait été arrêtée le 17 mars, quelques heures après avoir déposé des fleurs sur la tombe de l’opposant, selon Mediazona.
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