“La Russie ne peut pas, comme certains pays, abandonner sa souveraineté. (…) Ou bien la Russie sera une puissance souveraine et autosuffisante ou bien, elle n’existera pas du tout.“ C’est en ces termes que s’exprimait Vladimir Poutine au Congrès du parti “Russie Unique” le 17 décembre dernier.
Depuis des années, le pays essaye de se passer au maximum des importations, dans le secteur agricole par exemple. Après l’annexion de la Crimée, en 2014, Vladimir Poutine a investi massivement dans l’agriculture pour éviter les pénuries en cas de sanctions européennes. Le pays est vite devenu le premier exportateur mondial de blé, et un grand producteur de viande.
Cette ambition peut-elle s’appliquer à d’autres secteurs de l’économie russe ? L’industrie est par exemple très dépendante pour l’instant de certaines pièces étrangères. Les entrepreneurs russes essayent, tant bien que mal de relocaliser leur production pour contourner les nouvelles sanctions européennes. Ils essayent de trouver de nouveaux circuits d’approvisionnement.
La Russie, encore dépendante de la Chine dans le domaine technologique
Le pays dépend encore des importations, notamment dans le domaine de la technologie. Certains composants électroniques, comme les puces ou les semi-conducteurs, sont nécessaires à son industrie de guerre. La Russie a besoin de la Chine pour s’en procurer .”La Chine est dans une position où elle fait très attention à ce qu’elle fait, et elle ne fournit pas à la Russie tout ce dont elle a besoin. L’autre option pour la Russie, c’est de contourner les sanctions, ce sont des circuits qui passent par exemple par les pays du Caucase ou les pays d’Asie centrale”, explique l’économiste Agathe Demarais.
La Russie peut donc être autosuffisante dans certains domaines comme l’agriculture, mais pour le reste, elle a besoin de ses partenaires étrangers, notamment asiatiques.