Trente-quatre personnes soupçonnées d’espionnage au profit d’Israël ont été arrêtées en Turquie, accusées notamment de préparer des enlèvements, ont annoncé les autorités turques, mardi 2 janvier. Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont soupçonnés d’avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en Turquie pour le compte des services secrets israéliens, a précisé l’agence de presse officielle Anadolu. Douze autres suspects, accusés des mêmes faits, sont recherchés, selon le bureau du procureur d’Istanbul.
Le ministre turc de l’Intérieur Ali Yerlikaya a affirmé que les services de renseignement israéliens préparaient l’“agression” ou l’“enlèvement” de ressortissants étrangers, sans préciser leur nationalité.
Une “tentative de sabotage contre la Turquie”, selon Erdogan
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas début octobre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l’égard d’Israël. Il avait ainsi qu’il n’existait “aucune différence” entre le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et Adolf Hitler. Le chef de l’Etat turc a dénoncé mardi une “tentative de sabotage contre la Turquie et ses intérêts”. “Nous allons stopper ce manège”, a-t-il dit.
Recep Tayyip Erdogan a opposé une fin de non-recevoir aux appels de l’administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le Hamas. Le président turc a plusieurs fois qualifié Israël d’“Etat terroriste”, estimant que le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par l’Union européenne et de nombreux pays dont les Etats-Unis, était un “groupe de libérateurs qui protègent leur terre”. D’importantes manifestations anti-Israël, encouragées par le gouvernement turc, ont eu lieu à travers le pays depuis début octobre.