Les déclarations de bonne intention des entreprises ou des Etats sur la transition écologique masquent la réalité. Huit ans après l’accord de Paris, ils continuent de financer davantage le réchauffement climatique que les solutions pour le limiter. “Les financements publics et privés pour les énergies fossiles sont toujours plus importants que ceux pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique”, constatait en avril 2022 le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui doit publier lundi 20 mars la synthèse de ses derniers rapports. La consommation de charbon, de pétrole et de gaz est pourtant, de très loin, la première cause du changement climatique (PDF) provoqué par les activités humaines. En brûlant, ces énergies fossiles dégagent des gaz à effet de serre, qui piègent la chaleur du soleil.
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Sortir de cette dépendance est donc indispensable pour préserver les conditions de vie sur Terre. “Les investissements d’aujourd’hui déterminent le niveau des émissions de gaz à effet de serre de demain”, alerte Maxime Ledez, chargé de recherche à l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE). “Personne n’a dit qu’il fallait sortir des énergies fossiles du jour au lendemain”, complète Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance. Le problème est que ces capitaux vont vers de nouveaux projets [comme le projet EACOP de TotalEnergies ou le nouveau terminal méthanier du Havre] incompatibles avec nos objectifs climatiques et des entreprises qui n’ont pas de plan de transition.” L’Agence internationale de l’énergie (AIE), une agence historiquement créé après le choc pétrolier de 1974 pour sécuriser l’approvisionnement en énergie, ne dit pas autre chose. En 2021*, elle estimait, dans une déclaration remarquée, qu’il n’était pas nécessaire de lancer de nouveaux projets d’exploitation de gaz, de charbon ou de pétrole pour réaliser la transition énergétique.
Pourtant, les sommes injectés par les banques dans cette industrie “restent au même niveau et les subventions publiques sont en augmentation”, constate Natalie Jones, experte à l‘Institut international du développement durable (IISD). Franceinfo fait le point sur ces flux financiers qui alimentent le réchauffement climatique.